Brandon
Nom(s) de l’institution:
Asile Brandon (Brandon Asylum) (1891)
Hôpital pour aliénés de Brandon (Brandon Insane Hospital) (1912)
Hôpital pour les maladies mentales de Brandon (Brandon Hospital for Mental Diseases) (1919)
Centre de santé mentale de Brandon (Brandon Mental Health Centre) (1972)
Année d’ouverture:
1891, fermé en 1999
Lieu:
Brandon, Manitoba
L’hôpital était situé sur la rive nord de la rivière Assiniboine, à environ deux kilomètres et demi au nord de la ville de Brandon.
Période de désinstitutionnalisation:
Début années 1960 – milieu des années 1980
Démographie des patients:
La population de l’hôpital atteint son apogée en 1955, avec 1 689 patients. Bien qu’elle reste supérieure à 1 600 pour le reste de la décennie, la population décline ensuite pratiquement à chaque année. Durant les années 1960, la tendance vers des séjours de courte de durée fait en sorte qu’un plus grand nombre de patient sont admis, mais le nombre de pensionnaires continue de décroître. Durant les années 1970, il reste environ 750 patients, parmi lesquels 300 sont des schizophrènes chroniques, dont certains sont vieillissants et nécessitent un encadrement étroit, ce qui les rend inadmissibles à un congé.
Désinstitutionnalisation:
Bien que le nombre de patients connaît une décroissance constante durant les années 1960, la désinstitutionnalisation ne s’amorce véritablement qu’au début des années 1970. En 1971, le nouveau gouvernement du NPD mandate Graham Clarkson, l’architecte de la réforme des services en santé mentale de la Saskatchewan des années 1960, pour développer un plan de restructuration du système de santé mentale du Manitoba.
Le rapport Clarkson, déposé deux ans plus tard, propose une révision en profondeur selon trois principes : normalisation, soins dans la communauté et régionalisation des services. Clarkson est notamment préoccupé par le caractère hiérarchique des hôpitaux psychiatriques provinciaux et à la suite de son rapport, le bureau du superintendant médical est aboli et replacé par un directeur clinique et un administrateur laïc. L’ensemble du personnel hospitalier est réorganisé en équipes interdisciplinaires.
En 1974, le ministre de la santé et du développement social, Saul Miller, fait de la désinstitutionnalisation, de l’intégration de la santé mentale, du développement social et de la lutte à la pauvreté les priorités de son ministère. Miller se fixe comme objectif de réduire, pour 1979, de 40% le nombre de patients de la province, pour porter celui-ci à 600.
En 1975, le gouvernement publie un livre blanc, Les programmes de santé mentale au Manitoba (Mental Health Programs in Manitoba), qui reprend plusieurs des recommandations du rapport Clarkson. Le rapport souligne l’intention du gouvernement de déployer 200 travailleurs communautaires en santé mentale et d’établir 50 nouvelles résidences communautaire hébergeant un maximum de 10 patients chacune.
Conscient des chambardements que l’instauration de son programme entrainerait pour les institutions, le gouvernement planifie aucune réduction immédiate du personnel ni des ressources octroyées aux hôpitaux psychiatriques. Deux ans plus tard, le nouveau gouvernement conservateur abandonne cet engagement et procède à d’importantes réductions dans les services aux patients.
La médication deviant un outil clé pour la désinstitutionnalisation. En 1965, le Centre de santé mentale de Brandon introduit le Moditen, un médicament psychotrope injectable à action lente, administrée sur un cycle de 14 jours. Cette innovation permet la thérapie médicamentée supervisée dans un cadre institutionnel et facilite le renvoi de patients au sein de leur communauté rurale, où ils peuvent recevoir leur injection bi-hebdomadaire à domicile par des infirmières psychiatriques communautaires. Une clinique Moditen est aussi mise sur pied aux Ateliers industriels ARM à Brandon.
En 1969, l’hôpital inaugure son premier service pré-sortie pour les patientes de long séjour. Les patientes sont responsables de leurs propres soins hygiéniques, de l’entretien de leurs vêtements, de l’entretien ménager et de la préparation des déjeuners et dîners. Les programmes, qui incluent des sorties fréquentes en ville pour assister à des événements culturels ou aller au centre commercial, sont conçus pour familiariser les patients avec des pratiques comme l’utilisation des autobus, du code de la route et de la monnaie. Des sorties similaires au restaurant et des événements comme des thés formels au service visent à redonner une dignité sociale aux patients de longue durée et à les réhabituer à des rituels avec lesquels ils ne sont plus familiers.
En 1976, le programme de vie fonctionnelle et d’auto-assistance (Functional Living and Self Help, FLASH) est créé afin d’enseigner les compétences de base du quotidien aux patientes de longue durée. L’objectif est de pallier aux lacunes au niveau de l’hygiène personnelle, la cuisine, la gestion du temps et du budget, l’entretien ménager, l’utilisation des transports publics et les interactions sociales de base. Les participantes au programme reçoivent leur formation dans une salle de classe spécifiquement adaptée à leurs besoins et mettent en pratique leurs acquis lors de sorties au cinéma et au restaurant.
La villa Parkland est établie en 1978. Il s’agit d’une unité d’habitation de six lits dans l’ancien chalet d’un physicien où les patients masculins peuvent vivre de façon semi-autonome dans l’attente de leur congé. Une deuxième maison est ouverte en 1981.
En 1978, l’hôpital embauche à un formateur certifié en compétences du quotidien afin de prodiguer des conseils et d’offrir du support dans cinq sphères : la personne, la famille, le travail, la communauté et les loisirs. Tant les patients internes qu’externes recourent aux services du formateur.
Le retour au pouvoir du NPD en 1981 se traduit par un réengagement envers le milieu de la santé mentale. Une décennie après le rapport Clarkson, un rapport produit en 1983 par David Pascoe, mandaté par le ministère de la santé, propose une nouvelle feuille de route pour achever la désinstitutionnalisation et l’implantation de soins communautaires. Pascoe demande à la province de procéder à la fermeture des installations de Brandon et de Selkirk pour 1990 et de les remplacer par plusieurs petits centres psychiatriques régionaux et résidences.
Bien que le rapport soit officiellement rejeté par le gouvernement, qui perçoit un fort attachement populaire aux soins hospitaliers et une préoccupation importante face aux pertes d’emploi à Brandon et Selkirk, il a néanmoins transmis aux responsables gouvernementaux des informations substantielles sur les soins en santé mentale.
Transinstitutionnalisation:
En 1962, la section locale de l’Association canadienne de santé mentale engage un coordonnateur volontaire afin de faciliter les visites à l’hôpital et opérer la première Association de portes ouvertes (Open Door Club), qui offre une réhabilitation psychosociale par le travail. L’association mettra fin à ses activités en 1979 en raison de coupures budgétaires du gouvernement conservateur.
En 1964, l’hôpital constate que les deux tiers de ses patients représentent des cas sévères de personnes institutionnalisées n’ayant reçu aucun ou très peu de soins thérapeutiques. La moitié de ces patients sont des personnes de plus de 65 ans. L’hôpital se fixe alors comme objectif de relocaliser ces patients dans des résidences supervisées pour la fin de la décennie.
En 1964 est mis sur pied un programme de maison d’accueil pour les patients, financé par le ministère provincial de bien-être social, l’association des anciens combattants et diverses municipalités. Au milieu des années 1970, environ 250 patients externes résident dans 40 maisons de ferme, 25 résidences et 25 maisons d’accueil. Trois ans plus tard, le Centre de santé mentale de Brandon achète sa première maison collective, ou «maison de mi-parcours» (halfway home), en partenariat avec le regroupement des Alcooliques Anonymes.
Au milieu des années 1970, le programme de placement en maison d’accueil est fragilisé. À la fin de la décennie, alors que le système des maisons d’accueil laisse libre court à l’exploitation et aux abus contre les anciens patients et que les administrateurs des maisons d’accueils se disent sous-rémunérés et exténués, de nouvelles initiatives cherchent à mettre l’accent sur les maisons collectives. En 1978, le Centre de santé mentale de Brandon acquiert un duplex de cinq chambres à coucher au centre-ville de Brandon et en fait le Manoir McTavish, la première maison collective pour patients en transition de la province. La même année, la villa Parkland est inaugurée sur le site de l’hôpital. Il s’agit d’une unité d’habitation de six lits accueillant des patients masculins, vivant en semi-autonomie, avant leur sortie définitive de l’hôpital. Une seconde maison ouvre ses portes en 1981.
En 1983, un partenariat entre le Centre de santé mentale de Brandon et la section de l’Association de santé mentale canadienne pour la région de Westman mettent sur pied la Coopérative communautaire de bienvenue, qui remplace la défunte Association de portes ouvertes. Située dans une grande maison de transition de Brandon East, la coopérative offre des services d’hébergement, de recherche d’emploi et de loisirs.
En 1985, l’Armée du Salut fonde la Maison Dinsdale, au centre-ville de Brandon. En plus des 60 lits de soins à domicile dispensés par l’Armée du Salut, l’établissement offre également 30 lits en psycho-gériatrie financés par la province et un programme d’un jour destiné aux adultes et parrainé par le Centre de santé mentale de Brandon.
En 1986, le Centre de santé mentale de Brandon loue une grande maison à Brandon, qu’il transforme en maison collective de six lits pour patients internes. Ces lits sont réservés à des patients qui ne sont pas considérés aptes à un congé. Les six premiers patients transférés dans l’établissement ont connu une hospitalisation d’une durée moyenne de 35 ans. Contre toute attente, ces six patients ont obtenu leur congé en moins de deux ans.
En 1988, les patients de l’ancienne unité de psycho-gériatrie du Centre de santé mentale de Brandon ne sont plus qu’une centaine. Ils sont relocalisés à Rideau Park Lodge, une résidence supervisée de Brandon. Deux des quatre principaux édifices du complexe hospitalier sont désormais sans patients.
De la thérapie par le travail à l’ergothérapie:
L’ergothérapie au Centre de santé mentale de Brandon connaît une croissance significative durant les années 1950 en raison d’un engagement toujours plus grand en faveur de la réinsertion sociale des patients. En 1957, un conseiller spécial en emploi de la Commission d’assurance chômage est chargé de visiter l’hôpital sur une base hebdomadaire pour y aider des patients sur le point d’obtenir leur congé à se trouver un emploi convenable.
Dans les années 1950, l’hôpital met sur pied un centre de beauté offrant des services de coiffure aux patientes. Un des objectifs phares de ce projet, financé par le Programme de subvention en santé mental, est de favoriser le développement, chez les femmes hospitalisées, de compétences vocationnelles pouvant constituer un moyen de subsistance à leur sortie de l’hôpital.
En 1960, l’ergothérapie est offerte pour la première fois aux patients masculins, mais uniquement durant l’hiver, quand il y a un manque de travail à la ferme. Les activités incluent l’artisanat, le désassemblage et le recyclage d’appareils électriques et le nettoyage de moteurs. L’ergothérapie pour les patients masculins demeure très limitée tout au long des années 1960. En 1962, le Centre de santé mentale de Brandon met sur pied un comité de thérapie industrielle. En plus d’opérer trois cantines, l’hôpital crée un commerce de ferraille, un atelier de reliure, un commerce de rembourrage et un magasin de vente au détail ouvert au public.
Au milieu des années 1960, le recours au travail des patients sur la ferme, une vieille tradition au Centre de santé mentale de Brandon, est en déclin, en raison de la mécanisation (les derniers chevaux sont vendus en 1965), du vieillissement des patients et d’un désintérêt croissant pour la thérapie par le travail, au profit de l’ergothérapie. La ferme met fin à ses activités en 1971 sans soulever d’opposition.
La modernisation d’autres services hospitaliers a réduit le nombre de tâches rémunérées offertes aux patients. D’importantes rénovations de la cuisine, en 1967, élimine des emplois dans la préparation et l’acheminement de la nourriture, de même que dans le nettoyage de la vaisselle. La fermeture progressive de la ferme à la fin des années 1960 met également un terme aux emplois liés à la mise en conserve et à l’abattage. De même, en 1968, des rénovations majeures de la buanderie et la réorganisation du département des travaux ménagers mettent fin à l’emploi de patients pour les tâches ménagères, désormais la responsabilité de concierges et femmes de ménage externes.
De patient à personne:
En 1955, l’hôpital cesse complètement de recourir à la contention mécanique. Cette décision repose toutefois moins sur une considération des droits des patients que sur l’impression d’avoir désormais des effectifs satisfaisants. En 1957, trois patientes sont invitées à vivre dans l’ancien bureau d’un physicien au Centre de santé mentale de Brandon, en disposant de leurs propres clés. Bien qu’il s’agisse d’une expérience unique, celle-ci s’avère concluante. À la fin de 1958, neufs unités, représentant environ 50% de la population de l’hôpital sont déverrouillées et plus de 30 patients chroniques sont munis d’une carte de sortie leur donnant droit de retourner à leur domicile pour une durée allant jusqu’à 30 jours. Plus de 50% des patients de l’unité des cas sévères retournent à la maison pour Noël cette même année.
En 1962, la section masculine des soins infirmiers adopte un énoncé de principes : «Modifier notre façon de penser dans le respect des sphères dans lesquelles nos patients masculins vivent, travaillent et se divertissent. Améliorer l’environnement de notre unité en y créant davantage une atmosphère de nature domestique. Aussi réhabiliter nos patients afin de leur permettre d’agir dans l’hôpital comme ils le feraient dans la société.»
À partir de 1965, les sections féminines et masculines de l’hôpital ne sont désormais plus administrativement séparées. Pour la première fois (à l’exception des physiciens), le personnel masculin travaille avec des patientes. Les unités destinées à des groupes de patients similaires sont placées sous une administration unifiée, avec un personnel commun, ce qui facilite les interactions entre les patients féminins et masculins.
Le programme de thérapie industrielle, qui était gérée par le Centre de santé mentale de Brandon en tant qu’entreprises indépendantes, cherche à maintenir ou à développer des habitudes de travail propres et de mettre l’accent sur la présence régulière, la ponctualité, le respect des consignes demandées, la bonne qualité du travail, l’accomplissement des tâches et les contacts sociaux avec les collègues et membres du personnel.
En 1967, l’unité de tuberculose, devenue désuète, est reconvertie en une unité de thérapie comportementale. Les changements comportementaux, incluant la thérapie d’aversion, deviennent un traitement privilégié pour ce qui est considéré comme des désordres comportementaux sérieux (de l’alcoolisme à l’homosexualité). Le conditionnement est largement utilisé afin de renforcer les compétences sociales des patients chroniques en vue de les préparer à leur sortie éventuelle de l’hôpital. En plus du travail intensif individuellement mené auprès des patients, le personnel de l’unité de thérapie comportementale enseigne à ses collègues des autres unités des techniques de conditionnement visant à renforcer les nouvelles habitudes et bonnes manières développées.
Après 1971, dans les unités hébergeant des patients hautement fonctionnels, des conseils de patients sont élus. Cette approche sera largement supplantée par le programme de vie fonctionnelle et d’auto-assistance (FLASH), mis en place en 1976.
En 1973, une première patiente est embauchée comme assistante à l’hôpital gériatrique. Elle travaille sur un quart rotatif et reçoit des affectations régulières.
Le Livre blanc de 1975 mentionné plus haut réclame la création de programmes de développement personnel pour chacun des bénéficiaires des services de santé mentale. Ces programmes personnalisés visent à développer les compétences sociales et vocationnelles afin de favoriser l’autonomie des patients.
En 1975, l’hôpital ouvre une Maison de vacances (Holiday House), à Russell. Bien que sa fonction première consiste à offrir un répit aux familles d’accueil qui désirent prendre des vacances estivales, la maison permet également aux patients d’avoir des vacances et de changer leur routine. Au début des années 1980, l’hôpital vend la maison de Russell et la remplace par deux chalets d’été au lac Pelican, près de Ninette.
Au cours des années 1960 et 1970, l’hôpital loue pendant deux semaines, chaque mois d’août, un camp d’été appartenant à l’Église anglicane. Situé près du lac Clear, le camp est fréquenté par les patients internes et certains patients externes. Au début des années 1980, en raison du vieillissement des quelques patients restants, le programme est abandonné.
Bien que les patients reçoivent depuis longtemps des salaires modestes pour les tâches accomplies, à partir de 1970, les patients de longue durée reçoivent des allocations. Le montant accordé est calculé en fonction de leur conduite et du travail effectué à travers l’ergothérapie et la thérapie industrielle ou sur le plancher et aux cantines de l’hôpital.
En 1976, les sections féminines et masculines sont fusionnées pour afin d’offrir des interactions plus normales entre les patients masculins et féminins. L’intégration amène l’abolition des salons et salles à diner distinctes pour les femmes et les hommes.
En 1976, la colonie de psycho-gériatrie de Norwood Gardens, à un kilomètre et demi de l’hôpital, se dote d’un permis d’alcool et met sur pied un bar hebdomadaire.
Le personnel durant la période de désinstitutionnalisation:
En 1921, l’Hôpital pour les maladies mentales de Brandon devient le premier établissement de l’ouest du Canada à former des infirmières en santé mentale et continue à offrir des formations jusqu’à ce que le programme soit transféré à l’Université de Brandon en 1995. La formation menant à l’obtention d’un diplôme était initialement offerte seulement aux femmes, alors qu’une formation moindre et optionnelle a été dispensé à de nombreux préposés masculins jusqu’en 1947. La croissance spectaculaire du programme de formation après 1947 fut essentielle pour satisfaire les besoins du Centre de santé mentale de Brandon, qui nécessitait alors une cohorte stable de personnel formé afin de moderniser les soins dispensés aux patients. En 1960, la province du Manitoba joint la Saskatchewan, la Colombie-Britannique et l’Alberta dans la reconnaissance des infirmiers psychiatriques enregistrés en tant que catégorie professionnelle.
L’emploi d’un grand nombre d’infirmiers a contribué à la décroissance du nombre de patients. Les neuf premiers infirmiers auxiliaires furent engagés à 1956. Au milieu des années 1960, leur nombre grimpe à une centaine et en 1970, l’hôpital rend obligatoire la formation pour les infirmiers auxiliaires et introduit un programme de certificat obligatoire.
En 1971, le Centre de santé mentale de Brandon rend le port de l’uniforme optionnel. En 1976, un sondage mené auprès des membres du personnel et des patients relève que les deux parties sont largement en faveur non seulement du port de l’uniforme pour le personnel, mais aussi d’uniformes démontrant clairement la hiérarchie au sein du personnel hospitalier. Finalement, très peu d’infirmiers choisissent d’abandonner l’uniforme, en raison tant des coûts que des rôles assignés. Une majorité du personnel infirmier porte encore l’uniforme durant les années 1980. Pour leur part, les infirmiers communautaires et les administrateurs optent rapidement pour le retrait de l’uniforme.
Avant les années 1960, très peu de services sont offerts communément aux femmes et aux homes. De plus, le personnel féminin et le personnel masculin utilisaient des systèmes de clé différents, ce qui signifiait qu’un employé masculin ne pouvait pénétrer dans une unité féminine et vice versa, même en cas d’urgence. En 1970, les services infirmiers masculins et féminins sont unifiés en un seul service.
La désinstitutionnalisation a élargi les possibilités dans le domaine des soins infirmiers psychiatriques. En 1973, le gouvernement manitobain sélectionne six infirmiers psychiatriques certifiés afin de leur dispenser une formation spéciale en soins communautaires. Un an plus tard, ces six infirmiers vont constituer la première cohorte d’infirmiers psychiatriques communautaires (Community Pshcyatric Nurses, CPNs) de la province. Sept autres sont formés la même année et un programme de formation complémentaire de six mois, destinés aux diplômés, est inauguré. Œuvrant à Brandon, Virden, Hamiota, Melita et Reston, les infirmiers psychiatriques communautaires permettent, pour la seule année 1974, plus de 1 000 admissions dans des hôpitaux généraux et 209 transferts de patients d’hôpitaux vers des maisons d’accueil, des maisons collectives ou des résidences spécialisées.
En 1973, la première clinique pour patients externes hors campus voit le jour dans les bureaux des infirmiers de santé publique au centre-ville de Brandon.
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